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L'ITALIE DU XVIème SIECLE |
Et la bataille de Lépante ( 1571 ) |
Le siège Turc de Rhodes |
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![]() Les Turcs dans le Nord des Balkans |
L'Empire ottoman et l'Espagne se
partagent la Méditerranée Au cours du dernier tiers du XVIe siècle, l'Empire ottoman atteint sa plus grande extension territoriale. De Budapest à Bagdad et de Damas à Alger, il contrôle les Balkans, la plaine danubienne, l'Asie occidentale, le Proche-Orient, l'Egypte et une bonne partie de l'Afrique du Nord. Face à lui se dresse la monarchie espagnole, qui exerce son hégémonie sur l'ensemble des pays s'étendant depuis le détroit de Gibraltar jusqu'à la Sicile, à l'exception du Languedoc et de la Provence (au roi de France) et du Maghreb, même si l'Espagne tient des garnisons sur la côte tunisienne et marocaine. Il s'avère très difficile de demeurer neutre et de conserver ses distances vis à vis des deux blocs. Les orgueilleuses cités |
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de la péninsule italienne, telles Milan et Gênes, sont presque toutes devenues des stellites de Madrid ; Venise et Raguse paient tribut à Constantinople. | |||||||||||
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La coexistence avec les Turcs est brusquement remise en question au début de l'année 1570, quand le sultan Selim II fait saisir les navires vénitiens mouillés dans le Bosphore et les Dardanelles. Son ambassadeur à Constantinople voudrait se concilier le Grand Vizir, Mehmed Sokollu, plus sensible aux intérêts vénitiens. En vain, au mois de juillet, une flotte turque débarque à Chypre. | ||||||||||
![]() Philippe II |
Pourquoi faudrait-il mourir pour
Chypre ? Les malheurs de Venise n'apitoient guère les espagnols : on considère à Madrid que la Sérénissime reçoit la monnaie de sa pièce, qu'elle paie ainsi le juste prix de son double jeu. Le roi d'Espagne Philippe II, est invité à la prudence par ses proches conseillers, qui lui suggèrent d'observer et d'attendre. Venise gagne toutefois un |
Le pape Pie V |
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soutien inattendu en la personne du pape Pie
V. Ce pontife de combat pressent que l'affaire de Chypre
pourrait permettre de regrouper, de ressouder les Etats
chrétiens et d'envisager une treizième croisade contre
l'Islam. Les discutions pour la formation d'une Sainte Ligue traînent en longueur et s'enlisent. Entres les diplomates espagnols et |
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vénitiens, ce ne sont que réticences,
méfiance et soupçons réciproques. Le pape hâte les
préparatifs dans le port d'Ancône de 12 galères
fournies par Venise. Au début d'août, les galères papales appareillent pour Otrante mais l'Espagne et les génois ne se pressent pas de quitter Messine où les forces sont regroupées. |
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![]() Galère vénicienne |
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Les jalousies et les hésitations des
chefs sapent le moral de la flotte chrétienne A la hauteur de Rhodes, un furieux coup de tabac disloque la flotte. Une galère vénitienne s'ouvre durant la tempête et sombre avec son équipage ; d'autres se perdent ou s'échouent. A la fin de l'année 1570, pendant l'hivernage à Messine, la discorde règne dans le camp des défenseurs de la chrétienté ... Le traité de la Sainte Ligue contre le turc La trêve de l'hiver favorise les marchandages et les négociations, l'annonce du départ en campagne de la flotte turque, forte de 250 à 300 voiles, précipite la signature du traité le 19 mai 1571. Venise et l'Espagne conviennent avec la papauté, la plupart |
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![]() Don Juan d'Autriche |
des Etats italiens et l'ordre de Malte de
s'allier pour détruire et ruiner le Turc. Les forces
réunies sont placées sous le commandement en chef de
don Juan d'Autriche. Face à l'impétuosité de l'offensive ottomane, le machine de guerre de la Ligue tarde à se mettre en route. Durant 5 mois, la flotte turque évolue impunément sans rencontrer d'adversaires. Les soldats pillent, brûlent, dévastent les îles du rivage, raflent des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants pour les emmener en captivité. Après avoir reçu l'ordre d'hiverner sur la côte albanaise, la flotte turque préfère se replier plus au sud, dans le port de Lépante une excellente position stratégique en Grèce méridionale autrefois détenue par Venise. De nombreux officiers ont pris congé et sont rentrés chez eux, comme si la campagne contre les infidèles se terminait. Dans le camp chrétien, l'anéantissement de la flotte ottomane constitue désormais le but essentiel avoué. Mais cette ligne de conduite n'empêche pas les problèmes d'intendance et d'effectif. La lourde machine de guerre a été lente à se mettre en route. Les forces navales des coalisés se rassemblent à Messine en Août 1571. |
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L'armée navale appareille enfin le 16
septembre 1571 La flotte de la Sainte Ligue quitte Corfou le 3 octobre, on lui annonce la prise de Chypre, la garnison à été massacrée et le gouverneur écorché vif. Les ottomans se sont audacieusement faufilé en pleine nuit dans le port de Messine avec une galiote peinte en noir pour dénombrer les navires de l'ennemi. Les turcs savent maintenant que don Juan recherche le choc décisif. A l'aube du dimanche 7 octobre 1571, la flotte de la Sainte Ligue atteint le golfe de Patras. Les deux flottes se font face le 7 octobre 1571 à midi La réale de don Juan et celle d'Ali Pacha se saluent au canon : une immense clameur retentit alors dans la baie poussée par des |
Flotte Turque |
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dizaines de poitrines. Les galères turques passent à l'attaque, voguant avec une impeccable ordonnance, en cadence d'éperonnage. Les tirs nourris des lourdes galéasses de la Ligue font merveille, semant de désordre et la surprise brisant l'élan des galères ottomanes qui doivent traverser coûte que coûte ce rideau de feu pour atteindre l'ennemi. | |||||||||||
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La phase décisive du combat se joue
au centre Toute dérobade semble impossible. Des dizaines de duels opposent, d'un bâtiment à l'autre, les soldats et officiers, qui s'étripent et s'assomment. Le sort de la bataille semble balancer d'un côté à l'autre, jusqu'à ce que la galère amirale turque soit investie et que son chef succombe à ses blessures. La mort du capoudant et la prise de sa galère découragent ce qui reste de la flotte ottamane, déjà sévèrement étrillée à ses deux ailes. Le bilan du carnage apparaît impressionnant : 7500 morts dans le camp de la Ligue et 25000 chez les ottomans. |
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L'annonce
de l'éclatante victoire remportée par la flotte de la
Sainte Ligue provoque en Occident une explosion de liesse
populaire. Les gens veulent croire au miracle. La
bataille s'était déroulée un dimanche, le jour du
Seigneur qui avait sans aucun doute béni et favorisé
cette pieuse entreprise contre l'Islam. Les forces turques ont tout de même gagné la guerre de Chypre Au lendemain de Lépante, la Sainte Ligue, vite désunie et déchirée par ses rivalités, se révèle incapable d'exploiter sa victoire. Par contre, l'empire ottoman a surmonté sa défaite. Au cours de l'été 1572, un an après Lépante, une armée de 250 galères et 8 galéasses turques, commandée par Uludj Ali, nouveau capoudan, se livre à une démonstration de force en Méditerranée orientale. Venise, une fois de plus, se résigne à traiter avec le sultan de Constantinople, auquel elle verse un tribut de 300 000 ducats. Chypre demeure aux mains des ottomans. |
![]() La Ligue à Lépante |
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![]() Ottomans |
Et le
ministre ottoman conclut : " Il y a une grande
différence entre votre perte et la nôtre : en battant
notre flotte, vous nous avez seulement coupé la barbe.
En vous arrachant Chypre nous vous avons enlevé un bras.
Le bras tranché ne repousse pas, la barbe rasée revient
plus épaisse". Bibiographie : Venise La Sérénissime et la mer André Zysberg et René Burlet Edition GALLIMARD (2000) |