La tribune associative de Février Mars 2018

Diplo : Réflexions d’un débutant
(par Laurent Beck)

Il est toujours difficile d'écrire sur un sujet mal maîtrisé. Avec trois parties, dont deux en cours, mon expérience est assez limitée. Ce qui suit est donc une simple compilation des principes appliqués par un débutant. Elle est de peu d'intérêt pour un joueur confirmé mais pourra retenir, j'espère, l'attention de celui ou celle qui se retrouve pour la première fois en P1901.

Produire de l'échange pour faire surgir des opportunités.
Bon ok cela ressemble à une mauvaise baseline pour action-co.
Mais je suis assez étonné de la faible correspondance que je reçois de la part de mes adversaires neutres ou hostiles. De la confrontation des points de vues à la circulation de l'information, les sujets possibles sont nombreux. Les gains potentiels sont multiples : recueillir une info sensible, comprendre la position de son interlocuteur ou même tenter d'influencer, d'initier, une action précise. Sur la partie 55, je pense que ma correspondance régulière avec la France (et dans une considérable moindre mesure peut-être avec l'Italie), a aidé, par ricochet, à un stand-off qui à débouché sur une rupture entre l'Italie et l'Allemagne. Et plus intéressant pour le pays que je jouais : le coup de poignard de cette dernière sur l'Angleterre. Bien sûr je ne sais pas dans quelle mesure exacte mes échanges ont permis ce retournement, mais j'aime à croire qu'ils ont servi à quelque chose.

Offrir pour recevoir.
Là on dirait une pub pour une église évangéliste.
Et pourtant ce principe s'applique utilement dans une partie de diplomacy.
Créer de la confiance revient, pour moi, à créer du lien. Donc il faut donner. Des renseignements, de la réflexion, du temps : peu importe. Le tout est de ne pas s'en tenir à des mots creux. Mais d'apporter un plus, aussi petit soit-il, à son correspondant (allié, neutre et parfois même allié d'un ennemi direct).
Je trouve les retours suite à ce type d'action plutôt positifs.

Partir du principe que son adversaire est plus malin que soi.
J'ai reçu plusieurs fois des propositions ridicules de la part de joueurs confirmés.
Je n'ai jamais compris l'intérêt d'une offre qui ne soit pas un minimum crédible.
Cela ne me gêne pas de les recevoir, il y a un avantage à être pris pour un imbécile.

Un mensonge doit être cousu de vérités.
Hélas le jeu diplomatique conduit parfois au mensonge. Cet outil doit-être utilisé le plus rarement possible. Lorsque je suis obligé de m'en servir, je tente de le rendre le plus joli qui soit. Je l'habille de vérité, de probabilité voir même de sincérité.

La rumeur sans écho est un simple mensonge.
Beaucoup de joueurs utilisent la rumeur pour atteindre un objectif.
J'ai remarqué que pour être efficace il faut pouvoir faire relayer la rumeur par plusieurs joueurs. Ce n'est jamais simple.

Plus on est faible plus on doit inspirer et faire confiance.
N'étant pas très doué, je n'ai jamais dépassé cinq centres. Je connais bien les situations de faiblesse où la moindre erreur peut conduire à l'élimination rapide. Dans ces cas là il faut, je crois, prendre un parti et s'y tenir. En position difficile, faire la girouette, et passer d'une alliance à une autre puis encore à une autre, est à mon avis une erreur.

Être précis au risque d'être lourd.
Éviter les non dits. Ne pas croire que tout le monde partage la même conception d'une alliance, d'une agression etc
Sur la 57, J'ai conclu avec un joueur une alliance. Sans définir précisément ce que signifie ce mot. Au résultat pour lui cette notion se rapproche d'un simple accord de non agression et d'échange d'information. Pour moi cela recouvre un soutien éventuel contre l'agression d'un tiers, une consultation pour avis avant de lancer un accord avec une autre nation etc.
Résultat, une incompréhension/friction qui aurait pu être évitée en précisant clairement dès le départ le cadre de notre alliance.

Au final, même si la valeur n'attend pas le nombre des années, plus on accumule de parties plus on progresse. Chacun se forge, au gré des victoires et des défaites, son propre style et ses habitudes.
Mais le plus important reste le plaisir. Pour qu'il soit toujours renouvelé, il faut éviter de se prendre au sérieux. Applaudir sincèrement au joli coup de nos adversaires et se réjouir quand la chance nous favorise.